J’avais espéré être le premier à remettre au procureur Courroye la particule qu’il mérite, le premier à lui conférer une noblesse dont le moins qu’on puisse dire est que son zèle si particulier ne l’a pas volée : Courroye de Transmission, ça vous a de l’allure, ça sonne les Croisades !
Las, ma paresse naturelle et ma tendance à vouloir prendre un minimum de recul m’ont privé de la primeur officielle de ce jeu de mots certes un peu facile, mais que sa congruité rend particulièrement jouissif dans l’affaire qui nous occupe, affaire dont ledit magistrat s’occupe avec tant d’énergie depuis qu’on le lui a demandé, après l’avoir laissée traîner comme à plaisir.
J’ose espère que cette petite plaisanterie ne le fera pas s’étouffer d’indignation, au risque d’en oublier la noble mission pour laquelle il semble avoir à cœur de se tenir debout : étouffer les affaires qu’il faut Nanterrer – pardon enterrer.
Et que des hérauts d’armes sourcilleux, tels le vicomte de Calonne, ne s’avisent pas de demander à Monsieur Courroye de faire ses preuves : des preuves de sa noblesse d’âme et de caractère, le procureur Courroye en a surabondamment données dans toutes les affaires qu’il a « traitées » jusqu’ici.
Plus noble que lui, tu meurs.