« CASSE-TOI, PAUVRE CON ! »


Sans le savoir, ni le vouloir, en proférant cette injure particulièrement indigne de son actuel statut, Nicolas Sarkozy lançait avec sa délicatesse coutumière un boomerang qui lui revient aujourd’hui furieusement dans les dents, et qui résumait prophétiquement d’avance pour l’histoire sa calamiteuse présidence tout entière.
Car le message des citoyens qui défilent depuis quelques semaines, non seulement contre sa prétendue réforme des retraites mais contre l’ensemble de sa politique et le gouvernement qui la sert, pourrait, s’ils n’étaient pas beaucoup plus adultes et maîtres d’eux-mêmes que le dangereux zozo qui devrait être le premier d’entre eux, reprendre exactement les mêmes termes…
Peut-être serait-il toutefois formulé au pluriel, car le ras-le-bol citoyen ne concerne pas que le président des riches, il s’adresse aussi à l’ensemble de l’oligarchie qui nous exploite depuis trop longtemps.
Mais comme le peuple de France, loin d’être aussi vulgaire et mal embouché que le président et sa meute, sait contrairement à eux se montrer responsable, nous n’entendrons pas dans les défilés :

« CASSEZ-VOUS, PAUVRES CONS ! »


Ce n’est pas parce que cette invitation à quitter la scène sera donnée plus poliment que le congé sera moins clair.
Au contraire.

Qui a dit que nul n’est prophète en son pays ?

La nuit finit toujours par laisser la place à l’aurore…
L’aube aux Eyssagnières, 6 h, 23-9-2010 © Sagault 2010