Depuis la dernière élection présidentielle, Gilles Châtelet aurait pu ajouter un sous-titre au livre célèbre qu’il a consacré à la peu ragoûtante porcherie qu’est devenu notre planète mondialisée. Les six derniers mois du pouvoir français actuel, entre « réforme » des retraites, affaires d’état nauséabondes, « remaniement » bidon et petites manœuvres de basse politique, ont atteint des sommets inédits dans le grotesque et le sordide.
Inutile désormais d’entrer dans le détail, la messe est dite. Gouverner comme des porcs, voilà bien le seul exploit dont soient capables les « élites » corrompues qui ont confisqué tous les pouvoirs à leur profit exclusif.
À nous de cesser de vivre et penser comme des porcs sous la houlette de ces porchers dont l’incroyable déficit d’humanité donnerait à penser qu’ils ne sont pas nos congénères mais des aliens déguisés s’il n’était évident que notre « porcitude » même leur donne une sorte de légitimité : ils sont ignobles parce qu’une majorité d’entre nous accepte encore de l’être.
Quand ce ne serait qu’en se laissant manipuler par paresse et défaut d’esprit critique, par commodité en somme, comme l’expliquait en 1797 dans un français autrement châtié et persuasif que nos analphabètes médiaticopolitiques, Charles Morel au début d’un roman intitulé Primerose. Je vous livre ce beau texte sous le titre qu’il me vient de lui ajouter :


AUTO-PERSUASION


Primerose, Charles Morel, 1797