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lundi 23 mai 2011

DSK CS KI : LA VÉRITÉ SUR L’AFFAIRE DSK


Dût ma modestie bien connue en souffrir, je dois avouer que je n’ai pas éprouvé une seconde la sidération dont on nous ressasse en boucle qu’elle aurait saisi chacun de nous sans exception à l’annonce des hauts faits présumés de l’ex-président du FMI.
Je manque sans doute à tous mes devoirs de citoyen soumis à la pensée unique communicationnelle, mais l’épisode new-yorkais crapoteux qui sert d’épilogue à la carrière douteuse du prétendu meilleur candidat de « gauche » que tentaient sans la moindre pudeur de nous imposer l’oligarchie ambidextre et ses médias, ne m’a pas surpris le moins du monde. Je m’y attendais.
Mieux, je le savais. Eh oui. Ça devait arriver, c’était écrit : à la Renaissance, dans un de ses quatrains, que je me garderai bien de citer pour d’évidentes questions de droit d’auteur, Nostradamus l’avait prédit.
Mieux encore, les meilleurs reporters de la fin du Moyen Âge, qui malgré la faiblesse de leurs moyens techniques, ou à cause d’elle, enquêtaient sérieusement et puisaient leurs informations aux bonne sources, ont bien avant les actuels media rendu compte, par anticipation, de cet événement planétaire d’autant plus fondamental qu’il remet ainsi en cause jusqu’à notre conception du temps.
Car, aussi invraisemblable que cela paraisse, la sordide histoire de DSK figure depuis plus de cinq cents ans, non en toutes lettres, mais en onze images aussi parlantes que prémonitoires, au plafond d’un palais de la fin du quinzième siècle dont on m’excusera de ne pas donner les coordonnées, la protection des sources étant devenue une absolue nécessité en notre époque de vidéosurveillance tous azimuts.
Les amateurs noteront l’influence évidente de cette archéo-bande dessinée sur Tex Avery. On admirera également le style à la fois allusif et lapidaire utilisé par l’auteur, qui donne à l’anecdote une haute valeur symbolique tout en en illustrant clairement le déroulement.
Mais je laisse mes lecteurs haletants, dont je vois traîner par terre la langue dégoulinante d’une salive avide, juger sur pièces, à la lumière des documents irréfutables que le premier et le seul j’ai su découvrir et osé publier à la barbe de Mediapart et du Figaro réunis.
Voici donc la vérité sur l’affaire DSK, comme si vous y aviez été :

1 Le prédateur, en quête d’une proie
2 Scoop : les préparatifs. Il y a donc eu préméditation !
3 L’agression bestiale
4 Second scoop : elle s’est vaillamment défendue !
5 Encore un scoop : il l’a hypnotisée !
6 Classé X : la plaignante après le viol
7 L’arrestation : il voulait se cacher dans la soute
8 L’examen des preuves : à la recherche de l’ADN
9 Les avocats de la défense fouillant le passé de la plaignante
10 Le jugement
11 Le châtiment

lundi 9 mai 2011

BERNADETTE 2 : LE CHAMP DE POMMIERS


LE CHAMP DE POMMIERS

Depuis quelque temps, je me demande pourquoi raconter des histoires. Je ne sais plus à quoi ça sert, et, franchement, je n’ai plus envie de conter.
Ce matin, très tôt, Bernadette m’a dit : « Quand tu descendras, pense à regarder le champ de pommiers, tu sais, celui qui est devant la ferme de Manuel, après le pont. C’est… »
Bernadette ne me dit jamais ce genre de choses. Elle ne parle jamais pour ne rien dire ; pourtant, cette fois, elle n’avait pas trouvé les mots pour dire ce que c’était.
En tout cas, ça devait être important : quand elle a dit « C’est… », ses yeux se sont ouverts tout grand et j’ai quasiment pu y voir le champ de pommiers en fleur, une mer miraculeuse d’immenses bouquets blancs à la fois serrés à craquer et épanouis comme pour une sieste.
En descendant, presque arrivé au pont, je me suis dit : « Surtout, ne pas oublier de regarder le champ de pommiers, juste après le pont… »
J’ai traversé le pont, et le courant d’air que fait l’Ubaye en suivant son cours a fait dévier celui de mes pensées, si bien que j’ai complètement oublié de regarder le champ de pommiers…
Un peu vexé qu’il me soit sorti de l’idée, j’ai décidé, avant de partir pour Oraison, de revenir en arrière, après mes courses, pour le voir quand même, ce champ de pommiers si mal placé, juste après le pont !
Je suis donc revenu, je suis passé devant, j’ai fait demi-tour et je suis repassé devant. Tant qu’à faire, plutôt deux fois qu’une !
Je l’ai bien regardé, le champ de pommiers de Bernadette. C’était…
J’ai continué ma route. Mais il était encore là, avec moi, dans la voiture.
Je l’entendais.
Les pommiers chantent, et quand ils sont tout un champ à chanter, ça s’entend de loin. Et quand on est au milieu du champ, quand on s’y baigne, c’est comme une grand-messe qui aurait oublié de se prendre au sérieux.
Les pommiers chantent : ils bourdonnent, un bourdon grave fait de mille bourdonnements qui se croisent et s’épousent, et chaque fleur bourdonnante a sa propre note tremblée, l’ensemble comble l’oreille, envahit le corps et y résonne à l’infini, faisant vibrer le ventre comme un violoncelle. C’est le ronronnement paisible et satisfait de la vie en travail, le vrai travail, que rien ne presse mais que rien n’arrête.
Les pommiers chantent, me disais-je en écoutant le champ.
Mais leur chant se perd. Comment faire durer le chant des pommiers ?
Tout en roulant, je m’approchais à petits pas du champ de pommiers de Bernadette pour mieux le regarder.
De légers pétales blancs dansaient dans la lumière au son incessant du bourdon, avant de se poser à terre, dans l’herbe, pour y dessiner d’imprévisibles formes immaculées.
Les pommiers écrivent : ils évoquent le retour du soleil et la montée de la sève, le réveil du printemps, l’arrivée des oiseaux, la renaissance des bruits et des odeurs, le jaillissement des tiges et l’envol des insectes.
Les pommiers écrivent. Mais leurs écrits se fanent et les dessins que leurs pétales esquissent à terre se brouillent, se diluent et disparaissent.
Comment faire durer les écrits des pommiers ?
C’est… Non, ce n’est pas impossible. Je comprenais enfin pourquoi Bernadette voulait que je pense à regarder le champ de pommiers : elle voulait que je pense en le regardant.
Ce n’est pas souvent que je pense, je veux dire pour de bon. Ce n’est qu’une fois l’an que les pommiers chantent et écrivent, et ils ne donnent même pas de fruits chaque année.
Comment faire durer le printemps des pommiers pour qu’il porte tous ses fruits ?
Ça crève les yeux : en racontant des histoires…
Raconter des histoires, c’est faire entendre le chant des pommiers, lire leurs écrits, croquer sur l’arbre leurs pommes vertes et retrouver leur goût même s’il n’est déjà plus là et pas encore de retour.
Raconter des histoires, c’est donc aider les pommiers à vivre, en faisant pour eux ce qu’ils ne savent pas faire ; et c’est nous aider à vivre, en nous souvenant de ce que savent faire les pommiers, que nous ne pourrions pas faire à leur place !
Voilà pourquoi je vous raconte aujourd’hui cette histoire, qui n’est pas la mienne, mais celle du champ de pommiers de Bernadette.