Si Macron n’est pas le candidat de la finance, je voudrais bien savoir pourquoi, le lendemain du premier tour qui le voit se qualifier, la Bourse prend d’un coup plus de 4% !

À y regarder d’un peu plus près, le joueur de flûte douce de l’Orchestre de la Mondialisation Heureuse me semble tout aussi facho et tout aussi dangereux que la grosse caisse de l’Orphéon des Fanfarons Nationaux.

Voilà un gugusse sorti de nulle part comme un lapin d’un chapeau par des prestidigitateurs marrons, vieux chevaux de retour du libéralisme le plus pervers, la Banque Rotschild, Attali, Minc, Hollande. Cet ectoplasme brillamment formaté, les médias assujettis au CAC 40 le font gonfler en quelques mois sous les yeux énamourés des ménagères de plus de 50 ans travaillées par une ultime poussée d’œstrogènes.
Sorti de nulle part ? Au fait, il n’aurait pas déjà un sacré bilan, le chérubin virginal à sa mémère ?
Peuple oublieux !
Somme toute, il a seulement inspiré la politique économique stupide et catastrophique du quinquennat qui s’achève (cas de le dire !), du désastreux CICE à la loi El-Komri, qui ne lui paraît pas aller assez loin dans la destruction du Code du Travail, en passant par la grotesque loi fourre-tout qui porte son nom.
Il a accepté et soutenu à peu près toutes les mesures antidémocratiques de ce quinquennat ignoble, de l’usage systématique du 49/3 aux lois liberticides.
Excusez du peu !
Pour un nouveau-né à peine sevré, il a déjà un sacré casier politique, notre angelot…

Et il compte bien l’embellir !
Lui Président, à peine arrivé au pouvoir après une campagne de parfait démagogue, noyant le poisson avec un sens du flou artistique digne de David Hamilton et caressant tout le monde dans le sens du poil, il compte gouverner par ordonnances.
Main de velours, mais gant de fer. C’est qu’il s’agira de faire au plus vite les réformes, je veux dire les régressions qu’attendent ses commanditaires de la haute finance mondialisée, à commencer par ses amis et soutiens, Bolloré, Niel, Drahi, Bergé, j’en passe et des moins pires.
Retraités ou travailleurs, si vous pouvez détacher un instant les yeux du doudou duveteux suavement parfumé Bernard Arnault avec lequel il vous chatouille les narines, jetez un œil à son bilan, et après regardez un peu plus en détail le programme de ce si attachant nounours.
Dites-moi ensuite les yeux dans les yeux que lui Président, ce ne sera pas Hollande en pire !

Mais ne me croyez pas sur parole, renseignez-vous sur l’innocent petit Emmanuel et sur sa fabrication par des médias désormais asservis.
Aude Lancelin, par exemple, vous en dit déjà beaucoup sur son blog avec l’article que voici :


Je joins le lien vers son excellent blog :
Emmanuel Macron, un putsch du CAC 40

Et un lien vers un entretien décapant où elle met en lumière l’état actuel de la presse :
Une discussion avec Aude Lancelin sur l’état (désastreux) de la presse hexagonale

Pas question pour autant d’aller voter Le Pen !
Même si ce serait bien fait pour les salauds qui l’ont amené aux portes du pouvoir et veulent nous refaire le coup du « Tout sauf le FN » !
Tout sauf le FN, vraiment ? Ça veut dire quoi, au juste, ce « Tout sauf le FN ! » bramé par les bonnes consciences hypocrites ou naïves de l’élite autoproclamée ?
Si je comprends bien l’article mediapartien et assez martien publié avant-hier par Noël Mamère, nos élites sont archi corrompues et mènent depuis trente ans une politique injuste et catastrophique, mais il faut voter pour les maintenir en place afin d’éviter qu’arrive au pouvoir un parti fascisant qui, soit dit en passant, ne peut guère être tenu pour responsable du désastre actuel. Bref, soyons modernes, votons pour les salauds à la mode d’aujourd’hui contre les salauds ringards.
Je ne vote pas pour des salauds, d’où qu’ils viennent et où qu’ils prétendent me mener. Raison pourquoi j’avais refusé de choisir entre la peste Chirac et le choléra Le Pen en 2002, pour des raisons évidentes hélas amplement vérifiées par la suite, n’en déplaise à ceux qui confondent commodément bonne conscience et éthique.
J’approuve donc pleinement la position de Mélenchon, parfaitement cohérente avec sa vision du monde et son engagement, n’en déplaise au doucereux Tartuffe qu’est trop souvent le chroniqueur politique de France-Inter. Cohérente elle aussi, la Bourse, malgré le ridicule déni du chroniqueur « économique » de la même radio, a clairement indiqué hier que Macron est bien la divine surprise qu’espéraient les marchés.
Entre deux dangers mortels auxquels je ne peux me soustraire, je choisis le refus de choisir. Choisit-on entre la peste et le choléra ? Rien ne peut légitimement obliger un citoyen doué de raison à participer à un jeu de cons dont il sait pertinemment que les dés sont pipés.

À force de crier au loup…
Il n’est d’ailleurs peut-être pas mauvais de revenir un peu sur le bon usage, si j’ose dire, du Front National par les serviteurs de l’oligarchie financière mondialisée.
Cet usage, si profitable qu’il est devenu systématique, presque réflexe, des manipulations faussement habiles et réellement perverses initiées par le double (à tous les sens du terme) président Mitterand est désormais trop voyant, et explique en partie le rejet de plus en plus violent des partis au pouvoir au profit de l’extrême-droite, qui ne vaut pourtant pas mieux qu’eux, tant s’en faut. Au moins, disent avec une attendrissante ingénuité beaucoup d’électeurs qui votent FN, eux, on ne les a pas encore essayés. Voici donc ce que j’écrivais à ce propos il y a un an :

À force de se cacher derrière le Front National et de le diaboliser pour faire passer leurs turpitudes, les politiciens de droite et de gauche lui ont offert sur un plateau – sur tous les plateaux ! – une audience que ce parti à l’idéologie et au comportement odieux n’aurait jamais obtenue sans leur aide intéressée.
Ces calculs aussi savamment pervers qu’irresponsables ont permis de focaliser l’attention sur un éventuel danger futur en faisant du même coup oublier des dangers on ne peut plus présents.
Le FN est un parti d’extrême-droite, aucun doute là-dessus. Mais les politiques néo-libérales et leur loi de la jungle financiarisée constituent une forme bien plus moderne et dangereuse de totalitarisme, nous sommes en train de l’apprendre à nos dépens !
Car si je déteste le FN, je ne vois pas à quel titre on pourrait lui mettre sur le dos la folle et criminelle dérive libérale-nazie qui est en train de détruire aussi bien l’humanité que son environnement.
Les crises financières, c’est le FN ?
Le dérèglement climatique, c’est le FN ?
Les lois liberticides et autres états d’urgence, c’est le FN ?
Sivens, Notre-Dame-des-Landes, c’est le FN ?
Les centrales nucléaires pourries, le diesel, le compteur Linky, le WiFi, les perturbateurs endocriniens, les pesticides, c’est le FN ?
La vérité, c’est que le FN n’est que potentiellement dangereux, raison bien suffisante pour ne jamais voter pour lui, mais que l’oligarchie financière qui a peu à peu pris le pouvoir depuis une quarantaine d’années est très réellement, très mortellement dangereuse.
Au point d’être aujourd’hui en passe, avec notre lâche complicité, de nous détruire tous.

P.S : Je crois utile de rajouter ici un lien vers le très intéressant BILLET DE BLOG d’Olivier Tonneau sur Mediapart, suivi du commentaire que j’ai cru devoir lui adresser hier soir :

Face au FN : lettre aux Insoumis tentés par l’abstention

Pour l’essentiel, on ne peut qu’être d’accord, c’est un billet utile. Non pour m’amener à voter Macron, ce qui est hors de question, mais parce qu’il pose bien la problématique en jeu.

À un point près, qui détermine mon abstention : je crois qu’il y a une grave erreur de perspective à croire le FN plus dangereux que la mondialisation financière néo-libérale, que je considère comme la résurgence faussement policée des idéaux nazis, "racisme" compris, mais sous une autre forme (on change de bouc émissaire, mais il y a un bouc émissaire, tiens au hasard, le populisme). Macron est de la race des seigneurs, qui finit toujours, comme elle a généralement commencé, par être la race des saigneurs. Aujourd’hui, j’ai bien plus peur du GIGN que des trois douzaines de fascistes à gros bras que peut aligner le Front National, ce fascisme ringard et embourgeoisé. Macron, c’est du dur, et le système actuel, car il y en a bien un, qui s’installe de plus en plus ouvertement à travers la mondialisation numérique, est autrement solide et impitoyable que les partis "populistes" qu’il manipule à son profit, au risque un jour ou l’autre de se brûler les doigts (risque mineur, voir la façon dont industriels et financiers allemands ont réussi à éviter d’être entraînés dans la chute de leur poulain, laissant l’addition au bon peuple abusé). Le Pen rêve chichement d’une France isolée, Macron et ses amis cultivent l’hubris d’une fin de l’histoire encore plus folle que le fantasme hitlérien d’un Reich de 1000 ans.

Je peux me tromper, j’espère me tromper, mais je crains que beaucoup de militants de gauche se laissent aveugler par le doigt qu’on leur présente pour qu’ils oublient de voir la lune. Quant à la violence actuelle, ne serait-elle pas d’abord celle d’un inconscient collectif mondial qui malgré notre aveuglement volontaire a pris conscience du danger mortel que court l’espèce tout entière ? Nous ne sommes pas désorientés, nous sommes paniqués sans même le savoir, et il y a de quoi !

D’où la nécessité de tenter de rester bienveillants, je m’y efforce non sans mal, votre billet m’y encourage…



J’ajoute pour finir l’argumentation reçue du Pardem (auquel je précise que je n’adhère pas, ert avec lequel je ne suis pas toujours d’accord, loin s’en faut) qui mérite à tout le moins d’être examinée. Grosso modo, je me sens plus proche de cette analyse que des braiements des bonnes consciences pharisiennes à la Joffrin, qui se disent de gauche tout en étant de facto des soutiens on ne peut plus actifs du si confortable (pour eux) système financiaro-médiatique.


Ni Macron ni Le Pen,
appel pour leur infliger un carton rouge par l’abstention citoyenne

Par le Parti de la démondialisation

Le 26 avril 2017

En démocratie, voter c’est choisir.

Les électeurs, au premier tour de l’élection présidentielle, ont choisi de liquider les partis duettistes de l’alternance, PS et LR. Mais le 7 mai, pour le deuxième tour, se laisseront-ils berner par les fausses alternatives qu’on leur propose ? Car malgré ce que l’on tente de nous faire croire, Marine Le Pen n’est pas l’inverse politique d’Emmanuel Macron, mais son complément indispensable et l’impasse symétrique. Il n’existe aucun véritable choix, les deux conduisent le peuple dans une impasse.

Voter pour Marine Le Pen reviendrait à voter pour la xénophobie organisée et une vision identitaire de la nation. Ce serait voter pour un programme incapable de sortir notre pays de la crise, qu’il s’agisse du chômage et de la précarité, des services publics et de la protection sociale. Sur ces derniers secteurs, ce serait même à coup sûr une aggravation supplémentaire.
Voter pour Emmanuel Macron reviendrait à voter pour la finance dont il est l’agent direct et pour l’Union européenne. Ce serait prolonger, donc aggraver le cauchemar cinq années supplémentaires, car Hollande faisait du Macron et Macron fera du Hollande (c’est-à-dire du Fillon, du Sarkozy, du Chirac, du Jospin…). Tout son programme repose sur les vieilles recettes néolibérales qui sont les véritables causes de la crise actuelle.

Déjouer le piège grossier du « front républicain » brandi par les duettistes de droite comme de gauche

Le 7 mai, un carton rouge doit être la réponse massive pour sortir du jeu les deux candidats finalistes. La réponse du peuple sera une abstention massive. Cet acte politique de grande portée vise, d’abord, à délégitimer le résultat de cette élection présidentielle et à affaiblir son vainqueur. Si le total des abstentions, des blancs et des nuls est supérieur à 50%, ou même dépasse le score obtenu par le gagnant du deuxième tour, c’est le peuple qui détiendra la légitimité. Il sera fondé à l’exprimer dans la rue par la mobilisation sociale. Donner un carton rouge par l’abstention massive vise à reconstituer le peuple en tant que corps politique souverain.

Il est d’autant plus important de délégitimer ces deux candidats néfastes qu’ils auront tous les deux bien du mal à réunir une majorité parlementaire claire et stable. S’ils ont été mal élus, avec une faible participation, leur capacité de nuisance, énorme pour tous les deux, en sera d’autant plus réduite. C’est donc le seul acte électoral responsable devant les dangers pour le peuple que représentent ces deux personnages.

Carton rouge aux pseudo bien-pensants à la solde du système néolibéral et de l’Union européenne

Comme en 2002, les appels à « barrer la route à l’extrême droite » se multiplient et à « sauver l’Europe » du péril que représenterait l’élection de Madame Le Pen. Un rassemblement artificiel s’est constitué pour soutenir Monsieur Macron, allant du PCF à la CFDT, en passant par Messieurs Hollande, Valls, Fillon, Juppé, Madame Arthaud, le PS, LR, EELV… Ils sont à l’unisson avec les vibrantes déclarations de Madame Parisot et de Monsieur Gattaz du MEDEF, du milliardaire Bernard Arnault… Malgré leur défaite électorale du 1er tour, il ne leur vient pas à l’idée que leur alliance prétendument anti-FN est contre-productive, suscitant au contraire un surcroît de rejet à leur encontre, qui pourrait se traduire par une forme de neutralité, voire même des signes de sympathie à envers ce FN honni par l’« Établissement ».

Ils refusent de voir – ou plus exactement font semblant de ne pas voir – que les deux finalistes sont les deux faces de la même médaille, et qu’ils incarnent chacun à leur façon le système. Le FN a été installé précisément pour rendre tout choix politique impossible, en permettant l’assimilation de tout projet de démondialisation au FN. Car qui, en effet, pourrait voter pour la haine, la xénophobie, l’attisement de toutes les peurs ? Le vote pour le « moins pire » est ainsi présenté comme un acte de résistance pour sauver le pays. Les partis se revendiquant de gauche ou de droite, main dans la main avec le grand patronat, une fois encore, s’unissent pour rappeler au peuple qu’il n’y a pas d’alternative.

À chaque fois qu’un « front républicain » de pacotille se constitue, le résultat est toujours la consolidation du Front national, qui se voit ainsi formidablement crédibilisé comme l’ennemi public numéro un des partis en place. Alors qu’il en est le secret compagnon, le complément indispensable.

Avec cette conception, l’oligarchie pourra continuer éternellement d’agiter l’épouvantail FN. Il est stupéfiant d’observer, à cet égard, comment cette manipulation du PS (depuis Mitterrand) a anesthésié des colonies entières de « révolutionnaires » et d’ « antifascistes » en peau de lapin, qui se font rouler dans la farine et croient encore qu’il existe actuellement une menace fasciste en France. Le FN est certes xénophobe et néfaste, mais il ne porte pas un projet fasciste dont personne ne veut aujourd’hui, surtout pas les classes dominantes qui ont à leur disposition un système bien plus efficace : l’Union européenne et l’euro.

Délégitimer le vainqueur du 2e tour

Au premier tour, pour la seconde fois dans l’histoire de la Ve République (après 2002), le nombre et donc le pourcentage des abstentions, des blancs et des nuls a été supérieur au résultat du candidat arrivé en tête, Emmanuel Macron. Ce dernier obtient 8 433 346 voix (18,21%) des exprimées, alors que le total des abstentions, des blancs et des nuls est de 10 912 694 (23,34%).

Ces Français-là ne se sont pas sentis représentés parce qu’on ne leur proposait aucune sortie crédible de l’impasse néolibérale. Ils n’ont pas oublié que nous vivions toujours dans un ordre institutionnel qui n’est plus légitime depuis que le Parlement a adopté en 2008 le traité de Lisbonne et bafoué le NON au référendum sur le traité constitutionnel de 2005. Le Pardem est à leur côté pour délégitimer dans les urnes des candidats illégitimes dans les faits.

Nous appelons tous les citoyens qui ne sont pas dupes de la mascarade de ce 2e tour, tous les citoyens qui ne veulent plus du néolibéralisme, tous ceux qui ont voté au premier tour pour l’un des quatre candidats euro-critiques (Asselineau, Cheminade, Dupont-Aignan, Mélenchon), les syndicalistes, à se mobiliser le 7 mai pour infliger à Madame Le Pen et à Monsieur Macron, représentants du système, un immense carton rouge par leur abstention !
Carton rouge pour Macron et Le Pen ! Abstention citoyenne !