REMARQUES EN PASSANT 33
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE D’UN HOMME MOYEN
Par Alain Sagault, mardi 15 juin 2021 à 22:27 :: LE GLOBE DE L’HOMME MOYEN ::#10862
Dans ces Remarques, qui font partie d’un ensemble beaucoup plus important dont le premier volet, le Dictionnaire d’un homme moyen, fut publié à quelques exemplaires en 2000, je témoigne en toute liberté, non de la Vérité, que je ne prétends pas connaître, mais de ma vérité personnelle, celle du moment, qui peut perdurer comme elle peut évoluer, à travers expériences, rencontres et discussions, confrontations avec les réalités du monde et notamment de mes lecteurs !
C’est pourquoi ce blogue accueille les commentaires et s’efforce d’y répondre…
Qu’on se le dise !
À lire à la fin de ces Remarques, l’excellent article de Gérard Volat sur la démocratie représentative :
et le cri de l’ami Klépal sur son blogue, ÉLIRE OU VOTER ?
ANTHROPOCÈNE
Nous sommes entrés dans l’ère des contradictions insolubles.
En témoigne le nom que nous lui avons donné, qui résume tout : l’Anthropocène.
ARGENT
L’argent ne devient un mal que si nous le prenons pour autre chose que ce qu’il est, un moyen et non une fin. Si je n’apprends pas à gérer l’argent, c’est lui qui me gérera – et dans son seul intérêt.
ART CONTEMPORAIN
L’art contemporain officiel vit d’expédients. C’est qu’il n’a rien à dire, que son néant.
Voir (DÉMIURGES)
ATHÉISME
Il est tout aussi irrationnel d’être sûr qu’il n’y a pas de vie après la mort que d’en être persuadé. Dans la mesure où cette conviction de l’athée se veut rationnelle, elle est même doublement stupide. La vérité est que nous n’en savons rien et ne pouvons pas le savoir. L’athéisme est la manifestation irrationnelle de l’orgueilleux qui a peur et ne veut pas se l’avouer. Seul est rationnel l’agnosticisme, qui a la lucidité d’avouer son ignorance. Quant à la foi, sa faiblesse, qui est aussi sa force, repose tout entière sur son souhait de dépasser la raison.
AURORES
Je l’ai vécu de nouveau à Wissant, sur la plus belle plage du Pas-de Calais, au mois de janvier, mais ce n’est pas moins vrai dans ma chère Vallée de l’Ubaye. Que ce soit à la mer ou à la montagne, la lumière des aurores est plus douce, plus transparente et évanescente que celle des couchants. C’est une naissance, et c’est sans doute pourquoi je peins avant tout l’aurore. Mes couchants eux-mêmes sont des aurores, à l’aube de la nuit…
AVEUGLEMENT (volontaire ?)
Si la vie survit à notre disparition et si une autre espèce « intelligente » nous succède, elle se demandera comment l’humanité a pu à ce point refuser de penser ce qui lui arrivait, et pourquoi cela lui arrivait.
BAIN
Certaines de mes notes pourraient à bon droit être regroupées sous le titre « Dans le bain… »
Le fait est que le bain m’inspire beaucoup, sinon en qualité, du moins en quantité. D’ailleurs, ce constat m’est venu dans la baignoire…
CÉLESTE MER
Une des raisons pour lesquelles j’adore la mer, c’est qu’elle me permet de voir le ciel. La mer nous ouvre le ciel.
CHI VA PIANO…
Il ne m’aura fallu que trois quarts de siècle pour comprendre qu’il est inutile de dire aux gens ce qu’ils ne veulent pas entendre. Si je m’étais mieux observé, je m’en serais rendu compte plus tôt.
CLERCS (trahison des)
Il n’est pas vrai que les clercs trahissent le peuple. Ils ne peuvent le trahir puisqu’ils n’en font pas ou plus partie, se jugent au-dessus de lui, le méprisent ouvertement et lui font une guerre sans merci dès qu’il fait mine de relever la tête.
Le « travail » de nombre d’intellectuels médiatiques, citons parmi beaucoup d’autres, presque au hasard, Latour et Serres, consiste à noyer le poisson en se saisissant de problèmes qu’ils obscurcissent à l’aide d’un baratin amphigourique volontairement abscons ou qu’à l’inverse ils « éclairent » en le simplifiant jusqu’au grotesque (voir les deux derniers ouvrages de Michel Serres, caricatures séniles d’une pensée prudhommesque qu’il avait toujours cherché auparavant à déguiser sous un métalangage à peu près incohérent). Dans les deux cas, le clerc bien-pensant cherche à faire croire qu’il révèle l’essentiel alors qu’il se contente d’enfoncer des portes largement ouvertes en vue de renforcer le discours « consensuel » imposé par le système. L’intellectuel contemporain ne se risque pas à s’engager dans la mêlée, il plane au-dessus d’elle, larguant à la chaîne ses tracts de propagande à l’usage des aveugles volontaires. Le peuple ignore superbement ces camelots, jusqu’au jour où il les fera sans douceur atterrir. Voir CONSENSUEL
COMPLIMENT (à l’ancienne)
Vous êtes encore plus belle qu’en rêve, lui dit-il.
Ridicule ! Et pourtant…
CONFIANCE
Les hommes de pouvoir n’ont jamais confiance qu’en eux, ce qui prouve combien ils sont indignes de confiance.
CONFUSION
La présence insistante de l’art contemporain dans les musées est à double tranchant. Si elle permet de rendre compte de l’actualité, donc, pêle-mêle, de la mode et de l’essentiel qui s’y cache ou lui échappe, elle engendre une redoutable confusion, la vocation du musée dans sa forme moderne l’amenant par nature et par penchant à réduire l’art à la culture. Rien n’est plus dangereux, tant pour l’art que pour la culture.
L’art, c’est ce qui survit à la culture. L’art est création, la culture est conservation, les deux énergies sont complémentaires et nécessaires l’une à l’autre. Mais une des lois capitales de la vie est que la confusion empêche la fusion. Prendre deux éléments l’un pour l’autre ou les mélanger a priori interdit de les confronter et de les faire interagir. Pour qu’il y ait création, il faut qu’il y ait fusion, que les parties associées se réunissent, se confrontent et se multiplient. Quand elles ne font que s’additionner ou se confondre, on est au mieux dans la créativité, c’est à dire dans la référence, dans le déjà connu, dans le réorganisé – le ravalé. L’art, c’est se servir du connu pour faire naître de l’inconnu, la culture consiste à faire la connaissance d’un inconnu qu’on ignorait. On apprend une culture, on découvre l’art. Prise de recul et communion sont indispensables à la vie dans leur confrontation dialectique, les confondre, c’est les anéantir en un relativisme stérile qui détruit la culture passée autant qu’elle castre l’art présent.
Quand la culture muséale nous dit de l’art immédiat : « C’est de l’art ! », elle outrepasse ses pouvoirs : devenue normative, elle change de rôle. Il ne lui suffit plus de conserver et partager l’art du passé, elle veut décider de l’art d’aujourd’hui, autrement dit l’apprivoiser. Sauvage par nature, l’art devient officiel, donc artificiel et par conséquent superficiel. L’art véritable ne se proclame pas, il se fait, et sa présence active est reconnue tôt ou plus souvent tard par la culture.
CONSENSUEL
Les penseurs consensuels ne sont tout simplement pas des penseurs. Il suffit pour s’en rendre compte de lire des intellectuels médiatiques comme Debray, Latour, ou Serres, pour ne nommer que ces trois « poids lourds » de la sottise académique, et des penseurs authentiques, à peu près inconnus du public, comme François Meyer, Raymond Ruyer, Gilbert Simondon, Jean-Claude Michéa ou Bertrand Méheust. Le penseur consensuel nous récupère, nous fait rentrer dans le rang, ses provocations ne sont que des leurres. La pensée consensuelle ne dérange ni n’éclaire, elle conforte, et ce seul mot dit tout d’elle.
Voir CLERCS (trahison des)
CONSTAT
Le constat n’est pas encore amiable, mais il est de plus en plus clair qu’en France nous sommes désormais face à une oligarchie et à un gouvernement qui confirment chaque jour davantage leur essentielle proximité avec les valeurs que je définis depuis longtemps comme libérales-nazies : règne du plus fort ouvertement revendiqué et violence d’État, élitisme aussi méprisant qu’illégitime, comportements mafieux systématiques, flicage et délation, désignation de boucs émissaires, propagande sans frein, mainmise sur l’économie à grand coup de conflits d’intérêt, pillage du domaine public au profit des intérêts privés les plus discutables, cynisme et mégalomanie débouchant sur une désastreuse fuite en avant, tous les ingrédients sont là, et le brouet infâme mijote à feu vif. Il n’est que temps de renverser la marmite !
COVID
Ce n’est pas le Covid qui a créé la panique. Le Covid n’aura été que le prétexte qui a permis d’activer et d’instrumentaliser à des fins de pouvoir et de profit une panique qui ne demandait qu’à sortir de l’inconscient collectif où elle couvait, tant bien que mal occultée par notre refus obstiné de prendre conscience de la réalité du désastre que notre incurable mégalomanie a engendré. Les individus peuvent se raconter des histoires, l’espèce vit la réalité.
CRÉATIVITÉ
Libérer la créativité, c’est tôt ou tard châtrer la création.
CURIOSITÉ
Nous ne sommes pas curieux, nous sommes avides, et l’avidité est le contraire de la curiosité. Si l’humanité veut survivre, il lui faudra cesser d’être avide pour devenir enfin curieuse.
DALI
En tant qu’histrion, Dali avait du génie, en tant que peintre il s’est contenté d’avoir du talent.
DÉMIURGES (en peau de lapin)
Aucune émotion, aucune chaleur, aucun amour chez Yves Klein. Juste la froideur d’un esprit mégalomaniaque en quête de pouvoir. Son intellectualisme démesuré étouffe toute émotion, tout partage, toute communion. Un ego obnubilé par son mental, et pour qui l’art et le monde ne sont qu’objets à mettre en scène – de manière obscène, en donnant à voir tout ce qui ne devrait pas être vu par le public, provocation publicitaire on ne peut plus classique. Vouloir breveter une couleur, quel aveu d’impuissance, et quelle imposture artistique !
Même quête démonique de pouvoir chez Rothko, dont témoignent presque à chaque page ses écrits. Dans l’art contemporain, l’impuissance créatrice oblige à la démesure. D’où la provocation et l’hubris. Moins on a à dire, plus fort il faut le hurler. L’art stérile de nos démiurges décadents s’impose justement parce qu’il n’a rien à dire et que son impuissance conforte une civilisation agonisante dans l’illusion que son néant est une épiphanie. La nature ayant horreur du vide, la parole remplace l’art absent et gogos et courtisans s’extasient sur ordre. C’est le vieux coup du tailleur et du roi…
DÉSACCORDS
De Jean-Luc Mélenchon, qui nous avait habitués à mieux, sur France-Inter, où le français journalistique semble donc contagieux : « la multiplication de ces états d’urgence sont attentatoires »…
De l’imbuvable Claude Askolovitch, qui tient à rester à la dernière mode, quoi qu’il en coûte : « L’Amérique, qui choisit son destin et la nôtre »…
Du non moins imbuvable Dominique Seux, cette interrogation angoissée : « Est-ce que l’augmentation du prix des matières premières vont se répercuter sur l’inflation ? »
D’un autre participant à cette radio dont le véritable slogan est « Écoutez la déférence », cette perle : « ils veulent abattre ceux dont ils pensaient être les assassins de leur père ».
D’une psychiatre un peu cinglée : « avec toutes les grèves qui y a eu lieu… »
D’une psychanalyste plutôt sympathique, toujours sur France-Inter, pendant un débat sur le pardon :
« Tout le monde n’est pas égaux sur ce sujet-là ». Impardonnable.
Voir GENRE(S)
DIEU
Je n’ai pas besoin de croire en Dieu. Mon Dieu, c’est la vie. J’adore la vie, et ne puis adorer qu’elle. La Vie, seule déesse certaine, indiscutable, la vie, notre présent à tous les sens du terme. En cela méritant une de ces majuscules dont tant d’entre nous abusent et dont je me défie.
Parce que mon dieu est la vie, j’accepte la mort, ou ce qu’on appelle ainsi, et qui est la condition même de la survie de la vie…
Tout ce qui attaque la vie, tout ce qui la blesse m’est ennemi mortel et devrait l’être de nous tous. Aimer la vie n’est pas refuser la mort, mais ne lui donner de sa part que ce qu’elle prendrait de toute façon. Aimer la vie n’est pas davantage rechercher l’immortalité physique, fantasme dont l’accomplissement engendrerait une survie pire que la mort.
La seule mort acceptable est la mort naturelle. Quiconque aide la mort à dépasser ses objectifs prend parti contre la vie. Que de morts-vivants parmi nous, qui ne pensent qu’à profiter de la vie au lieu de la vivre !
Et c’est parce que la vie est mon dieu que j’en veux à l’humanité, ce qui veut évidemment dire que je m’en veux aussi à moi-même.
DIFFÉRENCE
Notre époque quantitative a pour obsession de tout mettre sur le même plan, de tout niveler, sans doute pour mieux déguiser qu’elle est fondée sur cette aporie suicidaire, l’accroissement perpétuel des inégalités. Ainsi s’est-elle peu à peu rendue incapable de percevoir la différence entre le talent et le génie, éclatante différence de nature que sa prétention à une fausse égalité lui interdit même de comprendre.
DOUGLAS (Kirk)
Si l’on veut se faire une idée des années 50 et des États-Unis de l’époque, les remarquables mémoires de cette star du cinéma américain, Le fils du chiffonnier, sont une des meilleures sources possibles, tout comme la compréhension des années 20, des Roaring Twenties, sera grandement facilitée par la jouissive lecture des incroyables mémoires de Buster Keaton, Slapstick.
ÉGALITÉ
Telle qu’elle est comprise actuellement, la notion d’égalité est la première cause de l’accroissement décisif des inégalités. Nous ne sommes pas égaux, et le nier revient à donner un avantage irréversible aux plus forts d’entre nous.
ERREUR (droit à l’)
Même une vie erronée est juste si tu as besoin de la vivre. Il est parfois nécessaire, donc légitime, de se tromper.
ESSENTIEL (aller à l’)
À y bien réfléchir, associer le croquant et le fondant aura été la grande affaire de notre époque. Et pas seulement en matière gastronomique.
EXCLUSIVE (écriture)
En coupant davantage encore l’écrit de l’oral, l’écriture inclusive s’avère être en fait une pratique exclusive et produit le résultat inverse de ce qu’elle souhaitait. Tout écrit qui ne peut être parlé est mort-né et trahit la fonction même de la langue. Rigoureusement imprononçables, la plupart des tentatives d’écriture inclusive sont un parfait exemple de l’inadéquation des idéologies à gérer la réalité. Voir GENRE(S)
FAUX-FUYANT
Voilà un mot qui s’est fait très discret depuis un demi-siècle, sans doute parce que la pratique qu’il désigne n’a jamais été aussi en vogue.
« Je n’ai rien à dire… »
Mauvaise excuse pour se taire. On a toujours quelque chose à dire, dès qu’on se donne la peine de le dire.
« Je ne sais pas quoi faire… »
Pitoyable échappatoire. Nous avons toujours quelque chose à faire, si nous prenons la peine de le faire.
FUSION
Comme nous tous, je cherche la fusion, parce que je l’ai connue. Pendant neuf mois. Ni plus ni moins.
GENRE(S)
La perte de repères est en fait le résultat le plus tangible de notre émancipation technologique. Un pouvoir apparemment sans limites entraîne une désorientation très réelle, toute réalité devenant plastique au gré de notre capacité à la plier à nos désirs. Une telle « liberté » débouche inévitablement sur une confusion qui par degrés nous mène tous à la folie. Ainsi peut-on entendre des intellectuels proférer sans même paraître s’en rendre compte des énormités comme le désaccord suivant, tellement significatif des courts-circuits qui sont en train de détruire nos langues aussi bien que nos sociétés. Un producteur de cinéma affirmait tout à l’heure sur France-Culture « les chaînes de télévision vont devenir leurs principales financeurs ». Il n’est pas innocent que la remise en question de l’évidence physique des genres fasse ainsi bon ménage avec la disparition de la capacité des locuteurs à les distinguer dans leur langue à l’oral (désormais de façon systématique) et à l’écrit (de plus en plus fréquemment). Ne pas s’interroger sur les causes de cet analphabétisme galopant et sur les remèdes éventuels à lui apporter est aussi stupide que s’imaginer qu’une organisation sociale peut survivre à sa décision unilatérale de nier la nature en prétendant que tout est culture, y compris la nature elle-même. La sauvagerie fait partie de nous autres humains parce que nous sommes partie de la nature sauvage qui nous a créés. Il n’est de culture qu’en harmonie avec la nature, toute culture triomphaliste est contre nature, délire mégalomaniaque conduisant à l’autodestruction.
Aujourd’hui, au vu de notre suicide collectif, il est tentant et presque naturel de recourir au suicide personnel, comme nous le confirment les statistiques.
Voir DÉSACCORDS, EXCLUSIVE (écriture) et INCLUSIVE (écriture)
GRATUITÉ
La gratuité, c’est le sel de la vie. Dommage que tant d’entre nous soient au régime sans sel.
GUERRE (intestine)
Quand nous nous sentons en guerre avec tout le monde, demandons-nous si ce n’est pas pour oublier que nous sommes en guerre avec nous-mêmes.
GUIDE (de bonne conduite)
Je manquerais à tous mes devoirs de citoyen engagé au service de ses semblables si je ne vous recommandais pas chaudement un livre dont la brûlante actualité ne saurait échapper à mes sagaces lecteurs, comme le prouve d’entrée son titre sans ambiguïté :
Comment rater complètement sa vie en onze leçons
À l’heure où l’humanité poursuit avec une ardeur sans cesse accrue une autodestruction savamment programmée, l’individu isolé pourra puiser dans le petit guide de Dominique Noguez une saine émulation et une aide concrète et pertinente à la bonne réussite de son ratage personnel, se mettant ainsi en parfaite communion avec la société où bon gré mal gré il s’insère.
Fidèle jusqu’au bout à ses principes, Noguez s’est bien gardé de réussir complètement ce livre qui se devait d’être exemplaire, et avec une abnégation qui force l’admiration il a su le rendre un peu trop systématique, un tantinet trop long et légèrement lourdingue, nous offrant ainsi le parfait modèle d’un ratage réussi.
HUMILITÉ
La véritable humilité naît du bon usage de l’extrême orgueil.
IMPERFECTION
Ce que nous oublions quand – presque toujours ! – nous n’acceptons pas que l’autre soit imparfait, c’est que nous sommes nous-même imparfaits, et peut-être davantage que lui. Et que nous serions déjà moins imparfaits en acceptant que l’autre le soit.
INCLUSIVE (écriture)
Le français est une langue vivante. Modifier une langue de façon brutale et arbitraire, c’est la mutiler. Encore très peu répandue, l’écriture inclusive, dans sa version radicale du moins, est une tentative contre nature de maîtrise idéologique de la langue.
Car elle introduit, dans un contexte où celle-ci est menacée par le règne tentaculaire de l’image et la fortune des short messages, une confusion supplémentaire superbement illustrée par l’exemple suivant, absolument aberrant, pêché comme par hasard dans un sms au demeurant fort sympathique : « Il a aussi enlevé les places réservé.e.s aux handicapés ».
Voir EXCLUSIVE (écriture), et GENRE(S)
INCOMPRÉHENSION
Étonnant qu’après tout ce temps passé à vivre et mourir, l’espèce humaine n’ait pas encore compris et encore moins accepté qu’elle est mortelle.
INCOMPRIS
Il faut s’attendre à n’être pas compris. Pourquoi les autres nous comprendraient-ils alors que nous ne nous comprenons pas nous-mêmes ?
INDISPENSABLE
La première vérité que doit constater un adulte pour l’être vraiment, c’est qu’on n’est jamais absolument indispensable qu’à soi-même.
INTELLECTUALISME
L’esprit n’a pas pire ennemi que l’intellect. C’est que celui-ci le coupe de la sensation, de l’émotion et de l’intuition qui ne sont pas seulement le sel de la vie, mais en constituent l’essentiel. Réduite à elle-même « l’intelligence » est d’une rare stupidité, comme nous pouvons aisément tous le constater, autant chez autrui qiue pour ce qui nous concerne.
INTÉRÊT
C’est notre intérêt même qui exigerait que nous ne prenions pas en compte notre seul intérêt.
Mais ni l’espèce ni les individus qui la constituent ne s’intéressent à leur intérêt bien compris. « Je veux tout, tout de suite, et que ça soit aussi beau que quand j’étais petite ! » proclame Antigone, refusant puérilement de prendre le temps de vivre.
LIGNE DROITE
Les maisons anciennes, quand on descend du château de Verzuolo, passé l’église paroissiale et la Canonica, caressent le regard tout au long de cette rue pavée qui coule comme une rivière du haut de la colline. En bas, sur la pianura, la rue asphaltée se géométrise, encadrée de constructions modernes agressives, défigurées par l’abus systématique de la ligne droite, cette espèce de dictature du rectiligne qui ôte tout charme, et pire, toute âme aux lotissements contemporains, quel que soit leur supposé « standing » ; abus autorisé par la perfection mécanique de nos techniques de construction, et engendré par notre paresse, notre goût de la facilité et de la commodité aussi bien que par notre aveugle recherche de l’économie, de ce « meilleur prix » qui se paye si cher sur le long terme.
On viole la loi naturelle puis on s’étonne de ne pas se sentir bien ; quoi de plus logique pourtant ? La ligne droite n’existe pas dans la nature. L’amour de la ligne droite est caractéristique des hommes de pouvoir et de toutes les formes despotiques de gouvernement. Violant le cours naturel de la vie, la ligne droite est l’instrument par excellence du pouvoir, de qui veut forcer la nature, l’intégrer dans un système clos, l’enfermer dans une approche « rationnelle » parfaitement irrationnelle en réalité, fondée sur la peur et la volonté de puissance qui en résulte. D’où mon rejet catégorique de toute approche technologique pseudo scientifique à la Bauhaus, mouvement dont la coexistence avec la montée des dictatures étatiques mécanistes ne doit rien au hasard. On est toujours de son époque et plus encore quand on croit lui échapper.
LIMITE
Quand tu n’acceptes aucune limite, tu ne peux plus t’appuyer sur rien. On pourrait appeler ce constat le théorème de Rimbaud. La Bible appelle ça la Chute. Voir RIMBAUD
MANIFS
Au-delà des simagrées de la révolte encadrée, grâce auxquelles la manifestation d’un refus et d’une volonté de changement se traduisent par des défilés résignés de troupeau moutonnier dûment masqué et encadré par les forces du désordre comme une colonne de prisonniers de guerre, vivante image de la contestation soumise, reste encore tout de même la possibilité de tisser des liens et d’engager des actions minuscules mais moins momentanées et superficielles. Travail de longue haleine, peu glorieux, mais qui petit à petit modifie en profondeur l’atmosphère, par l’exemple. Que chacun décide enfin d’être soi-même et de reconnaître l’autre pour lui-même suffirait à nous libérer, dirait peut-être aujourd’hui La Boétie.
MASQUE
Elle remonte loin, ma haine du masque. Pas de ceux de la commedia dell’arte, ces révélateurs de nos énergies profondes, qui loin de masquer dé-masquent, non, ceux que je déteste plus encore que les chiffons prétendument médicaux, ce sont les sociaux, ces cache-misère falsificateurs, qui nous enferment dans des rôles auxquels nous finissons par ressembler et nous empoisonnent de nos propres déjections mentales, tout comme les masques antiviraux nous gavent de nos propres toxines. Je tombe par hasard – mais le hasard existe-t-il ? – sur cette note écrite fin 1978 dans le cahier que j’avais peut-être à juste titre intitulé Élucubrations :
« Une des raisons pour lesquelles je suis si souvent mal à l’aise en société, c’est que je déteste le port du masque, mais que je n’ai pas encore la force d’être à découvert parmi des masques. » L’affaire Covid m’aura au moins permis de me sentir tout à fait à l’aise démasqué au milieu d’une foule doublement masquée, dehors et dedans.
MÉDECINE
La médecine allopathique actuelle, c’est la médecine à la truelle, tout pour la quantité, rien pour la qualité. Pas si nouveau, relisons Molière…
MOINS BIEN (coup de)
De la chef économiste de l’OCDE, suprêmement incompétente en la matière (vive le principe de Peter !), qui ne se contente pas de dire n’importe quoi mais s’arroge le droit de le dire n’importe comment, cette perle qui si j’ose dire vaut de l’or : « les jeunes, ils sont moins bien formés, ils ont moins bien de compétences ». On voudrait croire que ce charabia n’était dû qu’à un petit coup de moins bien…
MOURIR
Du mourant à sa future veuve éplorée : Tu sais, mourir, on en fait tout un foin, mais finalement, y a rien de plus commun.
MUSIQUE
Vous croyez faire de la musique ; vous faites du bruit. C’est que vous ne savez pas vous taire.
NATURISME
Notre époque s’est crue proche de la nature parce qu’elle multipliait les surfaces vitrées, qui lui ouvraient nos maisons et nos bureaux. Mais loin de laisser entrer dehors dedans, ces baies fonctionnent comme des aquariums dont nous sommes les poissons rouges, et nous permettent seulement, du fond de nos prisons transparentes, de voir une nature où nous ne vivons plus. Nous avons cru vivre alors que nous ne faisions que regarder. À l’inverse, non moins tragiquement, quand les joggers courent, ils sont bien moins dans la nature que murés dans leur for intérieur, en quête de ces endorphines bien-aimées que leur moutonnière vie citadine est désormais incapable de leur fournir. Ils ne courent pas dans cette nature que la plupart du temps ils ne regardent ni n’entendent, ils sont prisonniers de leur course, qui n’a d’autre but qu’elle-même. D’où les tapis de jogging et les vélos d’appartement, qui sont à la vraie vie ce qu’un ersatz est à ce qu’il tente vainement de remplacer.
Le joggeur ne vit pas la nature, il se vit lui-même. Pourquoi pas ? Le tout est de ne pas confondre le fait de se secouer soi-même (sens initial du verbe jog, secouer) avec le fait de vivre, qui consiste notamment à interagir.
Il y aurait beaucoup à apprendre d’une analyse de notre « civilisation » qui prendrait en compte ses innombrables aspects masturbatoires. Par où commence le viol généralisé de la vie auquel elle se livre depuis trop longtemps, et dont elle commence à vaguement comprendre que ce ne sera pas impunément.
NÉCESSITÉ
Il se peut que ce que j’écris et peins n’intéresse que moi. Le fait est que je ne peux pas ne ne pas écrire, que je ne peux pas ne pas peindre. La malédiction du créateur, qui est aussi sa bénédiction, c’est qu’il ne peut pas ne pas tenter de créer. Rien n’est plus inexorable que notre nécessité intérieure.
ORIGINALITÉ (recherche de l’)
Se vouloir original, c’est donner d’entrée la preuve qu’on ne l’est pas naturellement, si bien que la recherche de l’originalité est le plus sûr moyen de passer à côté de l’art. Je l’ai déjà dit sous une autre forme, mais s’il y a un clou qu’il importe aujourd’hui d’enfoncer, c’est bien celui-là !
PARADOXE
Comme beaucoup d’autres avant moi, je suis sans doute d’autant plus représentatif de mon époque que je la déteste…
PÉCHÉ
Le seul péché mortel, c’est le péché contre la nature.
PLACE (prendre sa)
Contrairement à ce que croient hommes et femmes de pouvoir, prendre toute sa place ne signifie pas prendre toute la place, mais trouver sa juste place.
POÉSIE
Ce que tant de poètes ne comprennent pas, c’est que la poésie n’est pas un jeu avec les mots. La poésie, c’est ce qui se passe avant les mots, et qu’il faut traduire malgré eux.
POMME
Est-ce vraiment par hasard que le logo d’Apple est une pomme croquée ?
Ce n’est pas seulement une pomme, mais La pomme par excellence, celle qu’Adam et Ève ont croquée dans le jardin d’Eden. La pomme de la Genèse, ce fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal qui est resté en travers du gosier de ce couple exemplaire dont nous ne cessons de vouloir être les dignes successeurs en perpétuant son erreur initiale. Le symbole est trop évident pour ne pas être voulu, et de fait Apple présente tous les signes qui permettent d’identifier le plus séduisant des anges, Lucifer, l’irrésistible tentateur. De divine, la curiosité se fait diabolique quand, telle Narcisse, elle s’admire tant de son audace qu’elle croit pouvoir oublier toute prudence et se penche sur son image jusqu’à se noyer dans le fallacieux miroir qu’elle lui tend.
POUVOIR (recherche du)
C’est à partir du moment où nous avons voulu tout prendre en main que tout a commencé à nous échapper. La recherche du pouvoir est le plus court chemin vers l’impuissance.
PRÉSENCE
Vivre pleinement son passé est le seul moyen de vivre réellement au présent, c’est à dire tout entier.
PRÉSENCE DE VENISE
Le titre de mon exposition au Musée-Muséum de Gap, VENISE, PRÉSENCE DE L’ABSENCE, évoquait la présence persistante, la résonance dans notre présent du passé de Venise encore vivant, d’où le choix du Concerto per eco in lontano de Vivaldi pour accompagner le diaporama de présentation. Ce lointain passé fait écho dans notre actualité, et nous serions bien avisés non seulement de l’entendre mais de voir ce que nous pourrions utiliser de cette très ancienne harmonie musicale qu’était l’organisation vénitienne pour mettre un peu d’ordre et d’harmonie dans la cacophonie où nous ont conduit notre goût immodéré pour le changement et notre recherche permanente de l’innovation, ces deux termes usurpant le sens du mot progrès, comme si tout ce qui « change », tout ce qui est « nouveau », constituait par nature un progrès…
Venise nous est encore présente. Jusqu’à quand ? Son absence définitive, évoquée dans le diaporama par la Sonate Funèbre du même Vivaldi, semble programmée par l’excès de notre envahissante présente dans ce cadavre plus vivant que les zombies à selfies qui le piétinent.
PRÉSENTISME
Les grilles de lecture contemporaines ont une tendance « naturelle » à négliger voire à ignorer la diachronie. D’où de constants anachronismes, qui faussent non seulement notre vision du passé mais encore notre perception du présent.
C’est particulièrement vrai à notre époque que l’accélération du « progrès », la multiplication démographique et la « globalisation », en écrasant la diachronie sous la synchronie, ont rendue sourde à tout ce qui l’avait précédée. Il ne suffit pas d’être bien documenté pour comprendre l’esprit d’une époque, il faut lui être assez sensible pour faire la mise au point qui permet d’être juste avec elle, de l’envisager pour elle-même, telle qu’elle était et se vivait. Faute de quoi, on la juge d’un œil subjectif dont les distorsions non seulement en rendent l’image désastreusement floue, mais la repeignent aux couleurs d’une époque contemporaine qui, même si elle en descend lui reste fondamentalement étrangère. Et finit ainsi, ignorant son passé, par ignorer une part essentielle de son présent.
RATIONALISME
Refusant tout ce qui n’est pas objectivable et niant par conséquent toute valeur à la subjectivité, le rationalisme se condamne à aller de contresens en contresens dans son approche de la réalité, puisque lui échappe tout ce qui relève de la qualité, et qu’il ne peut s’appuyer que sur la quantité, assurant ainsi, contrairement à son but affiché, le triomphe de la matière sur l’esprit et le règne de la pire abstraction, l’abstraction matérialiste, à laquelle son aveuglement quantitatif fait perdre tout contact avec la complexe réalité concrète des manifestations de la vie.
RIMBAUD
Quitte à déplaire, j’avoue ne pas aimer beaucoup Rimbaud, et encore moins « décodé » par Tesson. À mes yeux ce trop bon élève excédé de lui-même presque toujours sonne faux. Il ne réinvente pas tant la langue qu’il ne la soumet à une rhétorique et une symbolique artificielles à force de volontarisme. Peu de senti chez Rimbaud et beaucoup trop de réfléchi. Il n’ouvre pas de nouveau monde, il tourne en rond dans un intellect d’autant plus désespéré qu’il est exceptionnellement brillant, mais solitaire, trou noir bien plus qu’étoile. Prestidigitateur jouant au magicien, Rimbaud, par cela même qu’il n’est jamais dépassé par sa folie, ne peut s’échapper de lui-même qu’en s’autodétruisant. C’est le sort des adeptes de cette mégalomanie délirante si appréciée du Capitalocène qu’elle a porté à son apogée, la malédiction d’une soif malsaine de pouvoir sur soi et sur le monde, illustrée par les démiurges en carton-pâte de l’art contemporain de marché, cette brillante entreprise industrielle et financière qui confond art et publicité. Voir LIMITE
SANTÉ
Contrairement à la pile Wonder, qui ne s’use que si l’on s’en sert, la santé ne s’use que si l’on ne s’en sert pas.
SAVOIR VIVRE
Savoir vivre, c’est aussi savoir mourir. Tout le travail de Montaigne a consisté à essayer d’apprivoiser la mort, directement ou par la bande, en la mettant à sa vraie place, au cœur de la vie.
SCIENTISME
Les sciences « dures » sont constamment tentées de devenir dictatoriales, du fait que maniant des chiffres elles se convainquent aisément de détenir la vérité. Jean Malaurie disait plus ou moins cela, à juste titre, les qualifiant de présomptueuses. Pour se faire une idée de l’effarante stupidité à laquelle peut conduire le scientisme, il n’est que de lire quelques pages d’un Jean-Pierre Dupuy, pseudo-philosophe auquel les arguments d’autorité et les condamnations ex cathedra tiennent lieu de pensée. Je recommande tout particulièrement l’entretien qu’il a donné à Télérama en mai 2021, véritable chef-d’œuvre de bêtise satisfaite et de malhonnêteté intellectuelle.
SOMMEIL
Si je me décidais à faire un Éloge du sommeil, je le conclurais en demandant à mes lecteurs sans doute déjà assoupis : Pourquoi ne pas dormir tout le temps ?
À quoi sert la vie éveillée, sinon à nourrir nos rêves tout en nous empêchant de les réaliser ?
SURDOUÉS
Les surdoués n’ont pas un sort beaucoup plus enviable que les imbéciles : ils croulent sous des dons qu’il n’ont pas demandés.
TECHNOLOGIE
Pendant près de trois cents ans, la technologie a semblé être la solution. Elle est désormais le problème. Il n’est pas exclu que la science puisse en donner la solution, mais ça n’en prend pas le chemin. Pour l’heure, toute solution technologique à un problème en engendre au moins deux autres, plus graves que le précédent.
Un théorème auquel j’aimerais donner mon nom, ne serait-ce que parce que c’est de tous le plus facile à démontrer…
TOURISME
Le tourisme, c’est une belle histoire qui finit mal, une histoire de curiosité, de recherche de l’autre et de soi qui a sombré dans la quête du selfie le plus réussi, celui où ta gueule de consommateur taré a l’air plus grosse que la basilique Saint-Marc, plus haute que son campanile, plus carrée que le Palais des Doges. Le tourisme consiste aujourd’hui à tourner le plus vite possible autour de son nombril en prenant sans cesse de nouvelles photos de ce passionnant ombilic, chacune sous un nouvel angle, dans une nouvelle lumière, chacune plus centrale, impériale et triomphale. Le tourisme n’est rien d’autre que la maladie de ceux qui ne sont pas chez eux chez eux parce qu’ils ne sont pas habités.
TRANSHUMANISME
Le transhumanisme voudrait s’éviter l’indispensable mutation intérieure que j’appelais de mes vœux il y a 25 ans dans mon Dictionnaire d’un homme moyen en se contentant d’une mutation technologique. Mais celle-ci ne fera qu’augmenter jusqu’à la rupture le fossé entre notre pouvoir et notre capacité à l’exercer sans nous détruire.
Le transhumanisme ne nous conduit pas à une nouvelle humanité, mais à une mortelle absence d’humanité.
VOYAGE
Touristique, le voyage nous rend prisonniers de l’image. Parce que nous ne faisons que passer. Nous défilons devant sites et monuments comme au cinéma, où ce sont à l’inverse les images qui défilent devant nous. Nous faisons de la réalité à peine effleurée un film, sans épaisseur ni durée. Le seul vrai voyage est celui où nous jetons l’ancre. Pour explorer le réel, creuser l’apparence jusqu’à l’essence. Non plus aller à l’étranger comme on va au spectacle, mais partir à la découverte, qui ne naît qu’à l’instant où nous faisons halte pour prendre le temps d’être là.
VOYAGEUR
Peut-on être un voyageur casanier ? C’est en tout cas ainsi que je conçois le voyage, non comme un passage (« je ne fais que passer… »), mais comme un nouvel ancrage, non comme une « découverte », mais comme un apprentissage fait de rencontres renouvelées, une lente et féconde co-naissance avec l’étranger devenu familier à force d’échanger. Je veux être chez moi ailleurs, et que chez eux soit « chez nous », autant que possible.
Le respect réciproque, c’est une affaire de temps.
Ce n’est pas le temps qui a manqué pour parvenir à vivre en démocratie. Mais le respect, comme on le verra dans ces deux contributions, dont la première est une synthèse particulièrement claire et précise de ce que le mot démocratie signifie actuellement :
Je recommande également le cri de L’ami Klépal sur son blogue http://epistoles-improbables.over-blog.com/ : ÉLIRE OU VOTER ?
Commentaires
Jean Klépal m’envoie directement ce commentaire que je répercute fidèlement :
" Depuis quelques lustres maintenant les "Remarques en passant" s’accumulent, s’accumoncellent. Leur bienveillante alacrité mérite mieux.
Je les verrais bien regroupées assemblées de façon bouquetière pour en faire des saynètes dialoguées, un peu à la manière du théâtre d’Henri Monnier. Rencontres, déambulations, au Procope, au café Florian, à Venise, à la terrasse des Deux Magots... Personnages vêtus de costumes hors temps.
Il y a une véritable théâtralité dans tout cela. La vie qui passe, le paseo des commentaires. "